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Carnets de voyage

Sweet Home Alabama

Environ 95 000 partisans sont réunis pour encourager l'équipe locale.
Environ 95 000 partisans sont réunis pour encourager l'équipe locale.
Photo : Guillaume Plante

25 septembre 2008

Guillaume Plante, étudiant au baccalauréat en communication, rédaction et multimédia

Guillaume Plante se trouve présentement en session d'échange à l'Université de l'Alabama. Finissant en communication, rédaction et multimédia, il s'est exilé dans le Old South américain le temps d'une session d'automne. Il tient un blogue sur ses aventures et ses propos ont même été recensés sur cyberpresse.ca. Guillaume nous a gentiment permis de reproduire quelques extraits dans le cadre de notre chronique «Carnets de voyage».

J'ai reçu ce week-end mon baptême du football collégial américain, alors que c'était le 1er match à domicile du Crimson Tide cet automne. Un mot : wow! L'ambiance est tout simplement incroyable, alors que le campus au complet devient lieu de tailgate, et ce, dès le vendredi après-midi, lorsque le match est le samedi soir! J'ai le privilège de connaître depuis nombre d'années un fier partisan de l'équipe qui m'a invité à festoyer avec sa famille et ses amis, alors j'ai pu m'imprégner de cette culture du football pendant toute une journée. Vous pensez que les fans du Canadien sont les meilleurs? Même pas proche de ce que j'ai vu ici. C'est comme à Montréal pendant les séries, mais à longueur d'année. Sans les autos en feu.

Le football universitaire est si populaire que les étudiants devaient s'inscrire à une loterie et espérer gagner pour pouvoir acheter des billets. Je n'ai pas eu plus de veine qu'au Super 7, de sorte que je croyais simplement me promener sur le campus
pendant les heures précédant la rencontre, pour ensuite me trouver un bar quelconque pour regarder la partie. Mais voilà qu'en début d'après-midi, je réussis à me procurer un billet auprès d'un revendeur. Yes! Je vais enfin pouvoir entrer dans le Bryant-Denny Stadium, mythique temple du ballon ovale qui accueille chaque rencontre 92 138 âmes assises, en plus de quelques-unes debout. Au total, on parle d'environ 95 000 partisans. Ça fait quand même environ 35 000 places de plus qu'au Stade olympique à Montréal!

Je crois que tout amateur de sport ressent un sentiment spécial et difficile à décrire chaque fois qu'il entre dans un stade ou un aréna. Je suis toujours impressionné lorsque j'entre dans l'enceinte de jeu, que ce soit aux défunts Expos, aux Canadiens, ou à tout autre événement sportif d'envergure. Mais je dois avouer que j'ai été saisi d'une émotion particulière en arrivant dans les gradins du stade universitaire. C'est vraiment très impressionnant. Tout y est : majorettes, fanfare (Million Dollar Band), meneuses de claques, jets de la Navy qui volent au-dessus du stade après l'hymne national et une foule crinquée par une vidéo sur la tradition victorieuse de l'équipe (12 championnats nationaux) projetée sur les écrans géants.

Au terme de cette formidable journée, lorsque je me suis couché, c'est là que je me suis dit : «Ok là, t'as vraiment fait le bon choix!» Vous savez quoi? Il y a un autre match samedi prochain, et mon billet est déjà réservé... Roll Tide roll!

Pas si gros, les universitaires américains!

Il y a une croyance populaire au Québec, et les statistiques abondent en ce sens, selon laquelle les Américains sont aux prises avec de criants problèmes d'obésité. Mes attentes allaient dans la même direction avant d'arriver ici, je m'étais préparé à voir plusieurs personnes de forte taille en ce royaume de la friture.

Eh bien, j'ai jusqu'à présent été très surpris du faible taux d'obésité constaté à l'Université de l'Alabama. Plein de jeunes gens pétillants, fréquentant en grand nombre le centre d'activité physique, l'air en forme et non affectés par les effets divers de la mauvaise nourriture. Évidemment, il y a quelques exceptions, tout comme on en trouve chez nous, mais franchement, ce n'est pas aussi alarmant qu'on pourrait le croire. Mais attention! Je parle ici d'observations sur un campus universitaire, ce qui, j'en suis convaincu, ne reflète pas la réalité.

J'ai également été surpris par la qualité de la nourriture que l'on retrouve ici : à la cafétéria où je me nourris quotidiennement, on retrouve un imposant buffet de salades au beau milieu de la place, ainsi qu'un comptoir à sandwichs et à soupes santé. Un menu du jour où l'on retrouve plusieurs choix de légumes fait aussi partie des choix proposés. Wow! Le problème? Les comptoirs les plus fréquentés, et de loin, sont ceux de la pizza, des hamburgers, des hot-dogs, des frites et des nachos. Bien essayé quand même!

Parce que même si plusieurs individus voient l'importance d'intégrer des aliments sains à leur consommation quotidienne, les Américains se trouvent bien dans la facilité et dans ce qui goûte bon et gras, ils semblent tout simplement peu enclins à l'effort et au changement. Cet exemple avec la nourriture est certes d'ordre élémentaire, mais leurs convictions d'ordre politique tendent vers cette même attitude. Les quelques personnes avec qui j'ai osé discuter des élections présidentielles de novembre au cours des deux dernières semaines m'ont confirmé ce que je craignais. Elles m'ont dit qu'elles voteraient pour les républicains, parce que «we need to pump more oil».

J'ai décidé cet automne de simplement apprécier le modèle universitaire américain et de laisser ma conscience environnementale et sociale (du moins si je compare à ici!) au Québec le 18 août. Je grince des dents à quelques occasions, m'enfin, je passe tout de même du temps fort agréable. En passant, pour ceux qui s'inquiéteraient, je suis à l'abri des ouragans à Tuscaloosa. Seulement quelques jours de pluie.